Publié dans Société

Agressions sexuelles à répétition - Le « Mpiandry » responsable d’un « Toby » placé à Antanimora

Publié le jeudi, 14 avril 2022



Le verdict est tombé hier en début d’après-midi. Le « Mpiandry » de renom, également premier responsable d’un « Toby », ou centre d’accueil, de prise en charge et de délivrance, localisé à Antananarivo Avaradrano, est placé sous mandat de dépôt (MD) à la maison carcérale d’Antanimora. Cette décision de justice s’applique également à son fils, accusé d’avoir commis des agressions sexuelles à répétition, tout comme son père. Les accusés ont pourtant nié en bloc et jusqu’au bout ces accusations, lors de leur déferrement au Parquet d’Anosy. Ils s’y sont même présentés avec des témoins pour contrer la partie de la victime, une jeune femme âgée de 21 ans qui s’est abritée chez cette famille depuis un an. Les suspects ont avancé que c’est le petit ami de la victime qui l’a abusé sexuellement, d’après la plaignante qui n’est autre que la prof et confidente de la jeune fille. « Après une heure d’enquête au Parquet, la décision de placement sous MD des deux suspects était sortie 30 minutes après. Leur procès se tiendra dans la matinée du jeudi 21 avril prochain dans la salle spéciale VBG (Violence basée sur le genre) du Tribunal d’Anosy. Mais en attendant, ils peuvent faire une opposition de leur placement sous MD pour obtenir une liberté provisoire », informe la maître Narindra Andriamananony, l’une des avocates qui ont plaidé la cause de la victime, aux côtés du maître Karen Ralambovelo.
Impacts psychologiques considérables
Avant le déferrement, la victime s’est confiée aux avocates au point de pleurer de chaudes larmes. Ce comportement exprime les impacts psychologiques et émotionnels considérables des agressions sexuelles subies par F., lesquelles ont commencé par des attouchements à répétition depuis le mois de novembre dernier. L’abus sexuel a été commis par le « Mpiandry », chef de sa famille d’accueil, en début avril. Le rapport médical confirme le viol, engendrant une déchirure. Cela pourrait expliquer le fait qu’elle se sent mal et saigne alors que ce n’est pas encore la période de ses menstruations. « Elle était à bout de force, voire presque inconsciente, à cause de sa crise de spasmophilie. Le père d’accueil en a profité pour la violer. Elle n’arrivait plus à marcher normalement et se sentait livrée à elle-même depuis », avance l’une de ses avocates.
A titre de rappel, F. a été confiée à une famille de croyants, amis de son défunt père, notamment pour rester en bonne santé et suivre tranquillement ses études (elle passera son examen de baccalauréat cette année). Sa mère n’est pas en mesure de s’occuper de la jeune fille, orpheline de père, d’autant plus qu’elle est spasmophile. La mère a quand même envoyé 150 000 ariary par mois pour couvrir les dépenses de sa fille, notamment les frais de scolarité. Elle a été bien traitée à son arrivée chez la famille d’accueil, avant qu’elle lui confie de nombreuses tâches ménagères. Elle dormait dans une chambre avec la domestique, mais le père et le fils l’agressaient sexuellement quand personne ne les voient. D’ailleurs, les employés n’ont rien constaté d’anormal à la maison, selon leurs témoignages au Parquet. F. était traumatisée des agressions sexuelles et a voulu se suicider, avant de se confier à son enseignante. Cette dernière a signalé le viol et a accompagné la victime dans toutes les procédures et poursuites. Affaire à suivre !
La Rédaction





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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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